Comment « Incl’Usep » s’est décliné en colloques locaux
C’était une première : la table ronde du colloque Incl’Usep du 3 décembre au CNOSF était relayée en visioconférence dans 14 comités départementaux et régionaux. Ceux-ci avaient réuni leurs partenaires afin d’aller plus loin dans l’inclusion de tous les enfants lors des rencontres et activités sportives scolaires.
Le 3 décembre après-midi, une cinquantaine d’acteurs du sport et du handicap étaient rassemblés dans l’amphithéâtre du Comité national olympique et sportif français pour le colloque « Incl’Usep », destiné à faire le point sur la politique inclusive menée par l’Usep depuis la loi de 2005 sur la scolarisation des élèves en situation de handicap en classe ordinaire. Et si l’assistance parisienne a pu sembler clairsemée, dans le même temps des dizaines d’autres personnes participaient à distance, à l’initiative de 9 comités départementaux et de 3 comités régionaux Usep. L’objectif était que ceux-ci puissent suivre les interventions en direct, entourés de leurs partenaires de terrain.
Trois temps. Les comités Usep ont tout d’abord présenté à ces partenaires les deux diaporamas projetés concomitamment au CNOSF : l’un retraçant les initiatives lancées et les outils créés en vingt ans, l’autre détaillant les résultats d’une enquête réalisée auprès du réseau Usep. « Les outils présentés ont suscité un vif intérêt et le regret de ne pas les avoir connus plus tôt ! Le service départemental de l’école inclusive (SDEI) envisage ainsi de présenter la carte navette dans les dispositifs Ulis. Il voit aussi dans notre « Jeu de mains, jeu de citoyens » une ressource susceptible de favoriser un climat de classe serein, et aussi d’être utilisé au sein des équipes pédagogiques », rapportent Sandrine Montès et Stéphanie Barrau pour l’Usep du Tarn. Dans les 14 réunions délocalisées, responsables Usep et partenaires ont ensuite suivi sur écran la table ronde qui réunissait trois intervenants du Comité paralympique olympique et sportif (CPSF), de l’association handi-valide Novosports et de l’université Clermont-Auvergne : des interventions sur lesquelles ils ont pu rebondir pour ouvrir des perspectives de collaborations locales.

Partenaires. Le comité d’Eure-et-Loir avait réuni une quarantaine d’acteurs : adjoint à la directrice académique (Dasen), inspectrice du service de l’éducation inclusive, conseillers pédagogiques, responsables du dispositif d’accompagnement médicoéducatif (Dame), représentants des comités sportifs, ou encore du Service d’éducation à domicile de de soins à domicile (Sessad), qui accompagne les jeunes de 0 à 20 ans atteints de déficiences intellectuelles ou motrices et de troubles du caractère et du comportement. Dans le Tarn, il y avait aussi une inspectrice de circonscription, la directrice du réseau de formation Canopé, la déléguée de l’Ageem, etc. Étaient également présents en Indre-et-Loire des représentants du Conseil départemental et du Conseil régional, de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH), de l’UNSS, de la Casden-Banque populaire, de l’Apajh…
Table ronde. Dans le Tarn, l’intervention de Jérôme Rousseau, fondateur de l’association handi-valide Novosports, a été saluée « pour sa vision de l’inclusion ». L’éclairage scientifique de Chloé Courtot a aussi été apprécié, et a débouché en Indre-et-Loire sur « un débat autour du terme d’inclusion ». Aujourd’hui, l’Usep préfère parler d’activités ou de politique « inclusives ». Davantage tournée vers les clubs et le haut niveau, l’intervention du CPSF est en revanche apparue plus éloignée des préoccupations des acteurs de l’école.
Échanges. Rebondissant sur les propos tenus dans l’amphithéâtre du CNOSF, ici et là des acteurs départementaux ont interrogé « l’adéquation entre les objectifs ambitieux et les moyens humains, techniques et financiers mis à disposition ». Ils sont aussi parlé formation, y compris concernant l’utilisation des outils produits par l’Usep. Dans le Tarn, le service de l’éducation inclusive a ainsi proposé de « co-intervenir sur des temps de formation, car ces outils répondent aux besoins des enfants et des professeurs des écoles ».

Technique. En Eure-et-Loir, où l’Usep avait convié ses partenaires dans un lycée de Chartres, le blocage de l’application Zoom par le « proxy » de l’Éducation nationale a malheureusement empêché la visio-conférence. Un souci technique qui n’a pas empêché la diffusion d’une vidéo sur le quotidien d’une collégienne en situation de handicap moteur, ni les échanges et les promesses de travailler ensemble sur plusieurs projets. En Indre-et-Loire, où une « facilitatrice graphique » a réalisé une fresque de l’inclusion (photo) en temps réel et où des témoignages vidéo de parents ont « mis l’accent sur l’expérience vécue », la formule a en revanche parfaitement fonctionné. « Nous pensons qu’elle pourra être renouvelée, sans besoin d’y apporter d’améliorations techniques. » Idem dans le Tarn, où à l’issue de ce « bel après-midi, riche et apprécié », le comité Usep a eu clairement le sentiment d’avoir « marqué des points ».
Tous réunis en Bretagne et Bourgogne-Franche-Comté
En Bretagne, les élus du Crusep et les membres de l’équipe technique régionale avaient convié leurs partenaires de la Drajes et du CPSF au siège rennais du Comité régional olympique et sportif. S’emparant du questionnement commun « tous ensemble, comment faire pour mieux inclure ? », ils ont principalement travaillé sur la « mutualisation » dans la perspective d’un second rendez-vous, en janvier, avec les acteurs de l’Éducation nationale. « Il y sera question de centralisation et de diffusion des ressources, puis de formation des enseignants et des animateurs Usep à leur utilisation, et enfin de l’accompagnement de ceux-ci au quotidien, précise la déléguée régionale, Solenn Kerdoncuff. Quant à cette formule associant présentiel et distanciel, elle permet de bénéficier d’intervenants que nous n’aurions pu solliciter au local. »

En Bourgogne-Franche-Comté, le colloque a été relayé depuis une école de Dijon en présence de représentants des rectorats de Dijon et Besançon, de conseillers pédagogiques EPS ou ASH (adaptation scolaire et scolarisation des enfants handicapés), et aussi de responsables de la Drajes, d’une structure médico-sociale et de la Ligue de football. Une vingtaine de personnes en tout. « Nous avons profité de l’organisation concomitante de notre assemblée générale, explique le président du Crusep Philippe Charleux, et surtout travaillé l’axe de la formation initiale des enseignants. Ceci afin d’améliorer l’inclusion en EPS, dans la perspective du sport scolaire. »
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