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De la cour d’école aux courts de Roland-Garros

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Jeudi 12 juin, sous un chaud soleil, 10 classes parisiennes organisatrices d’une rencontre Usep tennis pour d’autres enfants ont foulé la terre battue de Roland-Garros pour la « finale » de ce challenge inter-écoles, encadrés par des éducateurs de la Fédération française de tennis.

Des dizaines d’enfants en chasubles de couleur jaune, orange ou bleu ont investi les courts annexes de Roland-Garros où, il y a encore deux semaines champions et championnes martyrisaient les balles jaunes devant des tribunes garnies. Ils sont près de 200, du CP au CM2, élèves de dix classes de différentes écoles parisiennes. Au jeu des sept différences, on remarque que les raquettes sont plus courtes, les balles plus grosses et molles, les quelques spectateurs des enseignants et des parents. Ils jouent aussi sur un sixième de terrain, avec un simple fil tendu en guise de filet.

Souvent leurs gestes sont encore malhabiles. En revanche, ils sont pleinement au jeu, jusqu’à débattre de savoir si la balle a effleuré ou non la ligne, comme ils l’ont sans doute vu faire à la télé. Mais ce n’est pas au titre de graine de champions qu’ils ont été invités en ce lieu dont la quinzaine écoulée, avec ses deux finales mémorables, n’a fait qu’accroître le prestige. Non, s’ils sont là aujourd’hui, c’est en guise de récompense pour avoir organisé une rencontre de tennis pour d’autres camarades, dans le cadre du projet qui associe la FFT, l’Usep et la Ville de Paris. Un « challenge » destiné à accompagner le déploiement de la nouvelle Rencontre sportive associative olympique tennis, en lien avec les contenus pédagogiques « De la cour au court » conçus par la FFT.

Les classes de cours moyen ont hérité des courts 15 et 16, où Carole Strugala et Aurélien Clouet, adjoints à la direction nationale de l’Usep, annoncent déjà les jeux proposés en ouverture : « 1-2-3 j’attaque », où après avoir coopéré durant trois échanges, on s’oppose avec pour enjeu le gain d’un point pour son équipe ; et le « double ping-pong », où il faut se coordonner avec son coéquipier. Après les jeux tennistiques du matin, l’après-midi sera un peu plus calme, avec des jeux de motricité et un quizz sur la culture tennis, avant la remise de médailles pour chacun.

Pour l’instant, depuis le bord du terrain l’enseignante des CM1 de l’école Arago (14e) observe la mise en place. Tout semble s’ordonner aussi bien que pour la rencontre organisée il y a un mois par ses élèves dans le gymnase auquel ils ont accès le lundi après-midi. « C’est le professeur de sport de la Ville de Paris qui m’épaule pour les cours d’EPS qui nous a parlé du projet », explique Isabelle Guillemer, un peu versée dans les sports de raquette en tant que pratiquante de badminton.

Avec une douzaine de collègues, elle a donc suivi un samedi d’automne la formation expliquant comment devenir une classe organisatrice, avant d’initier ses élèves lors d’un cycle tennis de 8 séances, en duo avec son collègue prof de sport et avec le matériel mis à disposition par l’Usep Paris. « Ce fut très progressif, avec beaucoup d’exercices de motricité et de maniement de la raquette avant d’aborder les premiers échanges. »

Les enfants étaient d’autant plus attentifs aux consignes qu’ils savaient que, un après-midi de mai, ils deviendraient eux-mêmes organisateurs auprès d’autres enfants des écoles « 12-14 Alésia » et « Agnès Varda ». Ils se sont aussi préparés en classe au rôle qui serait le leur le jour J, où quatre types d’ateliers étaient proposés : service à la cuiller, parcours avec raquette (en tenant la balle en équilibre sur celle-ci, puis en jonglant, en dribblant vers le sol), échanges et petits matchs. « Les uns se sont occupés de l’accueil des classes, d’autres délivraient les explications et s’assuraient du bon déroulement des ateliers, d’autres encore géraient leur enchaînement, munis d’un chronomètre et d’un sifflet », précise Isabelle Guillemer.

Enchantée de l’expérience, l’enseignante est prête à recommencer l’an prochain si le projet est reconduit. Peut-être avec sa collègue de CE2, qui elle figurait avec sa classe parmi les invités de la rencontre organisée par les enfants de l’école des Grands Moulins, dans le 13e arrondissement voisin. Voire peut-être avec d’autres enseignants de l’école, puisque le projet est accessible à tous les niveaux, dès la maternelle. « Surtout avec pour cerise sur le gâteau cette journée sur les cours de Roland-Garros, après avoir déjà eu la chance d’y assister à une journée de qualifications ! », souligne-t-elle.

De la cour aux courts donc, et pas n’importe lesquels !

Lire aussi : une journée à Roland-Garros, symbole du partenariat Usep-FF Tennis

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