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Le P’tit Tour à vélo vu par un champion de France

4 minutes

Pas de P’tit Tour Usep sans accompagnateurs agréés ! Certains d’entre eux possèdent même un palmarès. Champion de France cycliste 1986 et directeur sportif dans l’équipe Groupama-FDJ jusqu’en 2023, Yvon Madiot, 62 ans, a accompagné l’an passé des classes de Mayenne. Que retient-il de l’expérience ? Et quel regard porte-t-il sur l’usage du vélo en zone rurale ?

Yvon Madiot, vous avez participé l’an passé à une étape du P’tit Tour Usep en Mayenne : que retenez-vous de cette expérience ?

J’ai même participé à deux étapes. D’abord celle qui menait de Renazé, où mon épouse est professeure des écoles, à La Selle-Craonnaise. Puis, à la demande du maire de L’Huisserie, que je connaissais, l’étape finale qui partait de sa commune et arrivait au vélodrome de Laval. J’ai trouvé les enfants – des classes de cours moyen – à la fois enthousiastes et très sérieux sur la route. Ils étaient bien préparés, alors même qu’au départ plusieurs élèves de Renazé ne savaient pas faire de vélo, et d’autres très peu. Ils ont appris en un temps assez court. Sauf un, qui n’a pu accompagner les autres. Certains étaient aussi arrivés aux séances d’apprentissage avec des vélos hors d’usage, et plusieurs ont demandé à leurs parents de leur acheter un engin plus adapté.

Les enfants d’aujourd’hui ont-ils une pratique du vélo très différente de la vôtre à leur âge, au tout début des années 1970 ?

Très différente, oui ! Pour mon frère et moi, qui habitions en pleine campagne, le vélo était d’abord un moyen de transport. J’allais à vélo au collège. J’ai vu d’ailleurs une nette différence entre les enfants d’un village rural, Renazé, et ceux d’une commune périurbaine, L’Huisserie. Ceux de L’Huisserie savaient tous faire du vélo et – à l’exception de celui dont nous avons resserré les freins et la mécanique en début d’étape – leurs bicyclettes étaient en assez bon état. Il y a trente ans, la différence était plutôt dans l’autre sens.

Comment l’expliquez-vous ?

Peut-être la crainte des parents devant les dangers de la route. Il faudrait aussi inciter les enfants à faire plus de sport à l’école. Je vois cela à travers l’exemple mon épouse : les programmes sont chargés et, elle qui n’est pas très sportive, estime manquer des compétences nécessaires pour donner envie à un enfant de découvrir différents sports.

Vous-même, à quel âge avez-vous commencé à faire du vélo ?

Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours roulé sur quelque chose ou pédalé. Ma pratique en club, elle, a débuté à 14 ans. Mais la finalité du vélo, ce n’est pas la compétition. Je le répète : c’est un moyen de se déplacer, de sortir de chez soi, de voir autre chose. Et ça peut mener loin, comme une paire de basket d’ailleurs ! Ma fille et mon garçon, nous leur avons appris très jeunes à faire du vélo. Le vélo, c’est aussi un jouet !

Ancien pro, vous avez passé l’agrément d’accompagnateur à vélo…

Oui, comme tout le monde. C’est très axé sécurité : comment aborder un stop, un croisement, et garder les enfants sous contrôle. La plupart des accompagnateurs étaient d’ailleurs des cyclistes accomplis. Et j’ai participé à deux sorties préparatoires avant les étapes.

Les enfants savaient-ils qui vous étiez ?

Ceux de Renazé, oui. Chaque classe avait aussi ses P’tits Reporters, qui alimentaient un blog et avaient été bien renseignés avant de poser leurs questions…

Repartez-vous sur la route du P’tit Tour cette année ?

Non ! En 2024, le P’tit Tour Usep avait une ampleur inédite en Mayenne à l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques et cette année l’école de Renazé n’y participe pas. De toute façon, depuis nous avons déménagé en Charente. À Dirac, près d’Angoulême, où mon épouse a été nommée.

Archive 2024 : Le P’tit Tour mène la Mayenne à vélo vers les Jeux

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