Nouveaux délégués : An-Icha et Théo, relancer l’Usep à Mayotte et dans les Ardennes
À 8 000 kilomètres de distance et dans des contextes différents, An-Icha Moilimou (Mayotte) et Théo Bergé (Ardennes) sont investis d’une même mission pour leur entrée en fonctions : relancer leurs comités, l’une après les ravages du cyclone Chido, l’autre après un sommeil de six années.
An-Icha Moilimou, 32 ans, Usep Mayotte
« J’ai intégré la famille Usep il y a quelques années. À l’invitation d’une collègue, j’ai d’abord participé à une rencontre départementale comme simple accompagnatrice, puis suivi l’année d’après la formation d’animatrice. Quatre ans après, j’ai enchaîné la formation initiale de formateur.trice (Fif), puis proposé ma candidature au comité directeur.
Pour l’instant, j’assure bénévolement la fonction de délégué tout en exerçant mon métier d’enseignante à l’école maternelle Foundi Bazouroudja, dans la circonscription de Mamoudzou Sud, au centre de l’île. J’ai une classe de moyenne section de 26 élèves. Avec le président du comité, Ismaila Ahamed Madi, nous avons toutefois bon espoir que j’obtienne une décharge complète, même si pour l’instant rien n’est fixé.
» Mes priorités ? Fidéliser les associations affiliées et amener d’autres écoles à l’Usep, avec pour frein l’énorme retard de Mayotte sur le plan des infrastructures sportives. Mais ce qui caractérise l’Usep, c’est l’adaptabilité, ce qui nous permet de proposer des rencontres avec peu de moyens. La plupart de celles-ci sont organisées hors temps scolaire, en présence de parents.
» En décembre dernier, le cyclone Chido a semé la désolation et sérieusement endommagé de nombreuses écoles. Inévitablement, nous avons enregistré une forte baisse de nos effectifs, avec 4 509 licenciés enfants et 78 adultes dans 35 associations. Mais ce malheur a aussi eu pour effet positif de favoriser quelques ouvertures sur la pratique en temps scolaire dans certaines circonscriptions. Des aides financières nous ont également permis sortir la tête de l’eau. »
Lire aussi : À Mayotte l’Usep a repris ses activités
Théo Bergé, 26 ans, Usep Ardennes
« Je n’ai ni connu l’Usep enfant à Soissons (Aisne), ni comme enseignant dans les Ardennes, puisque la fédération avait cessé ses activités et que ma mission est justement de la relancer ! J’ai eu des classes de village à plusieurs niveaux à Neuflize et Machault, puis une petite classe de 8 élèves déficients auditifs l’an passé à Charleville-Mézières. Le poste de chargé de mission sport scolaire, accordé par la DSDEN pour relancer le sport scolaire du premier degré dans le département, m’a immédiatement intéressé en tant qu’ancien gardien de handball du centre de formation du club de Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis). Mais j’ai pratiqué bien d’autres sports lors de mon cursus en Staps, mené jusqu’au master d’enseignement en EPS.
» L’Usep Ardennes a cessé ses activités en 2019 après la mise en liquidation de la Ligue de l’enseignement. Mais les dernières statistiques que j’ai trouvées sont celles de 2017-2018 : 1 688 licenciés enfants et 134 adultes, dans 34 associations. Pour m’épauler en attendant de reconstituer un comité directeur, le président et le trésorier du Crusep Grand Est assurent l’intérim, ce qui va permettre de lancer une campagne d’affiliation. Dans l’immédiat, la stratégie est de promouvoir l’Usep en proposant à toutes les écoles que je vienne initier un cycle de pratique. À l’enseignant de le poursuivre ensuite grâce à un document pédagogique et du prêt de matériel. Avec Francis Givernaud, président du comité par intérim, nous avons ciblé 3 activités innovantes : breakdance, kinball et bonkerball, une variante de la thèque.
» Deux classes de CM1-CM2 de l’école de Rimogne, fidèle à l’Usep jusqu’à sa mise en sommeil, ont également participé mi-octobre à Metz à une rencontre régionale rugby. Et nous nous appuierons sur les opérations nationales, en particulier le P’tit Tour, connu dans les Ardennes sous le nom de Vél’Usep. Au préalable, j’animerai des temps de pratique visant à l’obtention du bloc 3 du Savoir Rouler à Vélo.
» Je me sens vraiment épaulé, que ce soit par mon président par intérim, mon interlocuteur à la direction nationale et le conseiller pédagogique départemental EPS. Car si je remplis la mission de délégué Usep, mon statut est celui d’un chargé de mission, mandaté par l’inspection académique ! »
Lire aussi : L’Usep Ardennes renaît avec la Journée du sport scolaire
