S’engager dans le «Foot à l’école» sans être experte du ballon rond

Sophie Jalabert, qu’est-ce qui vous a incité à participer à la formation « Foot à l’école » ?
C’est un sport que mes élèves apprécient beaucoup et pour lequel ils sont très en demande. Or je ne maîtrisais pas assez ce sport pour me lancer seule dans ce domaine. L’objectif était que tous puissent jouer ensemble et que les filles trouvent leur place, elles qui disent souvent qu’on ne leur fait jamais la passe… Je craignais aussi que mon arbitrage soit remis en cause par des enfants jouant en club et de ne pas savoir gérer les élèves en cas de conflit sur un fait de jeu.

Que vous a apporté la formation d’une demi-journée que vous avez suivi en mars ?
Des séances d’apprentissage claires et clé en main. Surtout, j’ai compris comment gérer les enfants licenciés en club, qui peuvent se sentir supérieurs aux autres. Et j’ai apprécié les jeux où les élèves sont autonomes.

Comment avez-vous travaillé l’activité avec vos élèves ?
J’ai programmé une séance d’apprentissage par semaine. Passionnés par l’activité, ils attendaient le créneau d’EPS avec impatience ! Ils se sont montrés autonomes sur les jeux et arrivaient à s’arbitrer seuls. J’ai construit des groupes de niveaux en mettant en avant les élèves coopératifs. Ceux qui avaient tendance à jouer « perso » se sont alors retrouvés dans des groupes de niveau inférieur. Quant aux filles qui se plaignaient de ne jamais recevoir la balle, elles ont commencé à comprendre que, lorsqu’elles se plaçaient correctement, on leur faisait bien la passe. Ça a permis de vivre des séances avec une bonne entente et une vraie coopération.

Comment la rencontre finale s’est-elle déroulée ?
Tout était très bien organisé, sur les terrains jouxtant le stade du Toulouse FC, avec la richesse propre aux rencontres interclasses. Les enfants étaient en permanence en activité et en ont profité au maximum. En plus, nous avions la chance d’avoir de jeunes collégiens et lycéens en section sportive pour arbitrer les matchs et encadrer les ateliers. Enfin, le fait d’avoir travaillé tout au long du cycle sur les valeurs du respect et de la solidarité tout au long du cycle a favorisé un climat serein et apaisée.

Quel bilan tirez-vous de l’expérience ?
Je me sens plus à l’aise dans le domaine du foot à l’école, et j’ai envie de reconduire cette expérience l’an prochain !

Un accompagnement qualitatif

En Haute-Garonne comme dans d’autres départements, l’Usep était jusqu’alors partenaire de l’opération Foot à l’école de la FFF sans y être très impliquée. « Depuis plusieurs années, nous entretenons de bons rapports avec le District de football, sans pour autant décliner l’opération Foot à l’école sur le terrain. Avant, nous nous contentions de transmettre les informations d’inscription aux associations d’écoles Usep », explique le délégué départemental, Julien Montiton.

Mais, cette année, les choses ont changé avec la programmation de l’activité au calendrier des classes de cycle 3. En complément de la formation d’enseignants organisée le 12 mars avec le responsable « football animation » du District, Gilles Calinski (1), les 13 classes inscrites ont bénéficié de places pour assister fin février au match France-Norvège comptant pour la Ligue des nations féminine, du prêt d’un kit pédagogique pour assurer le cycle d’apprentissage et d’une séance menée en collaboration avec un éducateur sportif agréé. Lors des rencontres organisées les 9 et 12 mai à Toulouse (dont l’une sur les terrains annexes du Stadium), outre les matchs de foot à 5, les 330 élèves ont ensuite partagé de belles émotions sur les différents ateliers proposés, entre arbitrage, exercices de précision, découverte du football en marchant et débat sur l’égalité filles-garçons avec l’association La Maison du sport au féminin.

(1) Cette formation a réuni des enseignants et enseignantes des écoles de Caraman (Pierre-Paul Riquet), Castelnau d’Estrétefonds (école laïque), du Born (Les Colibris), de Préserville (Le Grand Cèdre) et de Toulouse (Sauzelong, Ada Lovelace et Patte-d’oie).