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À Dol, sous les paniers de l’opération basket école

6 minutes

Plus de 850 enfants de cycle 2 et cycle 3 des écoles Usep d’Ille-et-Vilaine participeront cette année aux rencontres finalisant l’opération partenariale Basket école. Mardi 25 novembre, trois classes de Dol-de-Bretagne ont ouvert le bal.

Cela fait une quinzaine d’années que la Fédération française de basket-ball développe l’opération Basket école en s’appuyant sur une convention signée avec l’Éducation nationale et l’Usep. « Dès le cycle, 1, les enseignants ont accès à des documents pédagogiques et la possibilité de solliciter le prêt de matériel ou l’appui du club le plus proche, voire du comité départemental, afin d’initier un cycle d’apprentissage en EPS », résume Rozenn Savin, directrice technique du comité d’Ille-et-Vilaine. Idéalement, l’opération est finalisée par des rencontres Usep, comme en Ille-et-Vilaine où une douzaine seront organisées d’ici fin janvier. Fin novembre à Dol-de-Bretagne, la première a réuni trois classes de CE2-CM1-CM2 de l’école Louise-Michel dans la salle Chateaubriand, qui jouxte l’établissement1.

Tournoi. En cycle 2, la rencontre prend la forme d’ateliers et, en cycle 3, celle d’un tournoi où les équipes s’affrontent sur une durée de 6 à 8 minutes. Pendant que les deux premières sont sur le terrain, une troisième assure l’arbitrage et la quatrième participe à un béret-morpion consistant à aligner en premier trois chasubles de sa couleur sur une grille de neuf cerceaux. Aucun temps mort, les élèves sont toujours en activité !

Fair-play. La mesure du fair-play va de pair avec l’arbitrage et se traduit par des points bonus accordés selon plusieurs critères : respect de la sécurité des joueurs, de ses adversaires et partenaires, des décisions de l’arbitre et des règles, et aussi le fait d’avoir fait participer tous les élèves au jeu. Ce rôle, les enfants le prennent très au sérieux. Ahlem et sa copine Klara ont ainsi relevé de part et d’autre de nombreux « marcher » et « reprises de dribble » : la règle c’est la règle… De l’autre côté du gymnase, au moment du pointage de la fiche par les enseignantes, Lily-Rose regrette de n’avoir reçu le ballon qu’une seule fois. Et tant pis si cela fait perdre un point à son équipe ! Mais Lily-Rose se rendait-elle suffisamment disponible pour le porteur du ballon : pas sûr non plus…

Débat. Au chapitre « sécurité des joueurs », Ryan se plaint que Nathan l’a « balayé » d’un croc-en-jambe. Mais c’était « involontaire », se défend celui-ci. « Et toi, tu n’arrêtes pas de nous crier dessus ! » C’est vrai : Ryan est un garçon charmant, mais derrière ses lunettes il hésite trop avant de faire la passe, puis stresse devant tous ces bras hérissés pour l’empêcher de transmettre le ballon à ses coéquipiers. « Je suis nul au basket », confie-t-il en aparté. Mais pas du tout Ryan ! Au contraire, tu es toujours bien placé et tu as le sens du jeu, c’est pourquoi tu as si souvent le ballon en main. Il faut juste prendre confiance et jouer plus vite, sans te poser trop de questions ni craindre l’interception…

Grands et petits. Parmi les trois classes figurent les CE2 d’Anne-Isabelle, qui après avoir vécu plusieurs rencontres basket sous forme d’ateliers souhaitait expérimenter la formule tournoi. « Même si mes élèves sont plus petits, ça se passe très bien » se réjouit-elle depuis le bord de touche. Il faut dire que les CM2 de sa collègue Cécile ont été briefés, en particulier les « grands sportifs » comme Basile, Romain ou Léo, qui jouent tous au foot, au hand ou du basket en club. « Leur mission est de distribuer la balle et de faire jouer les plus petits », explique leur enseignante. Même si, pris dans la partie, ils ne rechignent pas à enquiller un ou deux paniers à mi-distance… Ces joueurs experts savent aussi se montrer tolérants envers ceux qui ne maîtrisent pas aussi bien qu’eux l’interdiction de faire plus de trois pas balle en main, ou celle de repartir en dribble. Pas un seul reproche non plus entre coéquipiers ni envers les arbitres, qui n’ont pas la tâche facile. C’est bien pourquoi Vincent, qui participe à sa première rencontre basket avec ses CE2-CM1, a préparé ses élèves à ce rôle en ponctuant de petits matchs les séances d’apprentissage en EPS.

Inclusion. En cours de rencontre, une quatrième enseignante a poussé la porte du gymnase. Aurélie est en charge des enfants accueillis en Ulis, Unité locale pour l’inclusion scolaire. Huit d’entre eux sont sur le terrain sans qu’on le remarque, tant ils se fondent parmi les autres enfants. Ils ne souffrent ni de dyspraxie ni d’autisme mais de troubles des fonctions cognitives (TFC) et Aurélie est là en renfort, au cas où l’un de ses protégés ne supporterait plus l’intensité sonore de 75 enfants criant pour recevoir la balle, ou la frustration d’un échec, décuplée par l’intensité d’un match. « Nous nous sommes préparés avec de petites saynètes en classe », précise la maîtresse. Tout juste réconforte-t-elle deux ou trois enfants d’un petit câlin lors des brefs intermèdes entre deux matchs.

Finales. Après deux heures très denses, une sortie récréative dans la cour de l’école permet de prendre un bol d’air et de faire retomber un peu la tension. La rencontre reprend ensuite avec des demi-finales, finale et consolante entre équipes dites « initiées » ou « expertes ». « Mais nous gommons le plus possible la dimension compétitive et le côté classement. Tout en vivant chaque match à fond, les enfants y prêtent d’ailleurs peu attention », souligne Alan, éducateur départemental Usep et ordonnateur d’une rencontre dont le souvenir sera prolongé chez les enfants par un diplôme nominatif. Alan, lui, embraye l’après-midi avec des cycle 2. Et même s’il s’agira de simples ateliers, le rythme sera tout aussi soutenu.

(1) En mémoire de François-René de Chateaubriand (1768-1848), immortel auteur des Mémoires d’outre-tombe, et qui fut élève dans une institution catholique du bas de la rue.

Télécharger la plaquette de présentation de l’opération basket école

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