Chargement en cours...
Aucun résultat ne correspond à votre recherche.

À l’Usep, des rencontres sportives accessibles à tous les enfants

6 minutes

En référence à ses pratiques et ses valeurs fondatrices, l’Usep, fédération du sport scolaire à l’école publique, a vite pris la mesure de la loi de 2005 dite de l’égalité des chances. Grâce à l’élaboration d’outils pratiques, l’inclusion dans les rencontres sportives de tous les enfants scolarisés, « quelles que soient leurs singularités », est aujourd’hui une réalité.

Proposer des rencontres sportives pour tous : ce principe est indissociable des valeurs originelles de l’Usep. Il a toutefois plus de sens encore depuis la loi du 11 février 2005 sur l’égalité des droits et des chances des personnes en situation de handicap. En effet, en vertu de celle-ci, « tout enfant est scolarisé dans son école de référence, en priorité en milieu ordinaire ».

Mallette sport et handicap. Dès la rentrée de septembre 2005, l’Usep s’est rapprochée de partenaires susceptibles d’aider à outiller les enseignants : Éducation nationale, syndicats, INS-HEA (institut chargé de la formation des enseignants, en lien avec la scolarisation des élèves handicapés, devenu depuis l’INSEI), fédérations Handisport et du Sport adapté… Cette mobilisation a débouché sur la réalisation, en 2009, d’une « mallette sport scolaire et handicap » à l’intention des comités départementaux et des associations.

Cette mallette a été actualisée en 2014. Une enquête interne avait montré en effet que, si le réseau Usep s’était emparé de la question, les rencontres restaient le plus souvent au stade de la sensibilisation : « faire voir » et « faire vivre » des situations de handicap, en faisant expérimenter aux élèves valides des disciplines comme le basket-fauteuil, le volley assis, le torball (yeux bandés avec un ballon muni d’un grelot) ou la boccia, jeu de boules adapté. Cela ne manquait pas de sens, mais l’ambition était désormais une inclusion pleine et entière. Or cela exige de formaliser les préalables indispensables à la prise en compte effective de tous les enfants, pour un sport vraiment partagé.

Fiche-navette. Un outil illustre cette ambition : la fiche-navette par laquelle un enseignant ou un animateur Usep indique aux organisateurs, en amont de la rencontre, les besoins singuliers d’un ou de plusieurs enfants, ce qui permet en retour de coconstruire des propositions d’adaptation des ateliers sportifs. Ceci pour éviter qu’un élève en situation de handicap se retrouve cantonné au rôle d’arbitre ou de juge (en cas de handicap physique par exemple) ou de simple spectateur. La véritable inclusion suppose en effet que tout soit prêt pour que l’enfant concerné puisse réaliser les mêmes activités que les autres, ou tout au moins des activités de difficulté équivalente pour lui. La sarbacane peut par exemple remplacer le tir à l’arc sans que le sens de l’atelier soit altéré.

 

Adaptations. Pour adapter les activités au plus près des besoins constatés, l’Usep a adopté une démarche en trois temps : observations (de l’enfant in situ) ; hypothèses (en termes de besoins particuliers) ; adaptations (retenues pour permettre la participation). Ceci en agissant sur les différentes composantes de l’activité que sont le temps, l’espace, les règles (du jeu), le corps, le matériel et les relations interpersonnelles. Ainsi, on peut répondre aux besoins identifiés de chacun en acceptant l’idée que les participants peuvent agir ensemble, dans la même activité, selon des conditions différentes.

Le principe de coopétitivité (formalisé par l’équipe EPS du Tarn et qui permet d’équilibrer un match en facilitant la tâche du joueur ou de l’équipe plus faible ou en compliquant celle de l’autre au gré de l’évolution du score) peut également être mis à profit. La course équitable est encore un autre dispositif possible, mis au point par l’Usep : tous les enfants, valides ou avec des difficultés, sont en capacité de remporter la course et donc d’y trouver leur compte et de rester motivés.

Dans l’esprit de la rencontre sportive associative Usep, des classes Ulis (Unité localisée pour l’inclusion scolaire) se font parfois organisatrices pour des classes « ordinaires ». Des comités ont aussi développé le principe de rencontres « la main dans la main », où une classe ordinaire et les enfants d’une Ulis ou d’un institut spécialisé travaillent en binôme avant une rencontre commune.

Rencontres para-sports. Sur les rencontres sportives associatives qui sont la marque de l’Usep, il est fréquent qu’un atelier soit consacré à un para-sport. Plusieurs comités se sont ainsi dotés de fauteuils légers adaptés à la pratique de ces activités, dont la découverte se fait comme pour n’importe quelle activité physique et sportive au sein d’une séquence d’apprentissage complète.

Grâce à ces actions, on peut donc imaginer que les enfants passés depuis vingt ans par l’Usep auront identifié du premier coup d’œil la discipline dans laquelle Aurélie Aubert a décroché sa médaille d’or aux Jeux paralympiques de Paris 2024 (la boccia) et mesuré la concentration et le degré de précision exigés par la discipline, pour l’avoir eux-mêmes expérimentée.

L’Usep, par ses rencontres sportives inclusives, dans une école inclusive, espère ainsi avoir contribué à sa mesure à faire que notre société le soit aussi.

Vidéo pédagogique : Des rencontres sportives scolaires inclusives

Archives 2017 : l’inclusion, une philosophie et une démarche

 

Rendez-vous le 3 décembre

Le colloque Incl’Usep organisé le 3 décembre à Paris dans l’amphithéâtre de la Maison du sport français à l’occasion de la journée internationale des personnes handicapées permettra de mesurer le chemin parcouru, 20 ans après la loi de 2005. Les 7 000 associations d’école de l’Usep sont invitées à se connecter pour partager l’évènement, retransmis en visioconférence et relayé par ses comités départementaux, qui pourront également associer leurs partenaires locaux.

Partagez l'article
Partager c'est la meilleure façon de nous soutenir!