Transat scolaire : de l’émulation dans les voiles
Depuis le Covid, Élodie Pauchard aborde chaque course virtuelle proposée par l’Usep et la FFVoile comme un bol d’air et un support d’apprentissage pour ses CM1 de l’école Condorcet d’Origny-Saint-Benoit (Aisne). Petite visite à bord.
Élodie Pauchard, pourquoi participez-vous à la Transat scolaire ?
Parce qu’à travers cette course on peut faire de la géographie, de l’histoire, du français… Ça permet d’accrocher les enfants, y compris les plus en difficulté, bien plus facilement qu’en leur disant : « Aujourd’hui on fait des mathématiques ! » Je m’appuie notamment sur le dossier pédagogique du bateau Initiatives-Cœur de Samantha Davies et sur les suggestions de collègues sur les groupes Facebook d’enseignants. Sur ma proposition, plusieurs enfants ont aussi engagé leur propre bateau sur Virtual Regatta, ce qui leur permet de comparer chaque jour leur avancée avec celui de la classe, à l’écran et sur la carte affichée au mur. Nous l’avons baptisé Condorcet, du nom de l’école.
Quelles matières avez-vous travaillé depuis le départ ?
Avant les vacances, nous avons étudié les bateaux et vu ce qu’étaient les courses au large. Le départ a ensuite été l’occasion d’un cours de géographie sur la Martinique et les Antilles. En littérature, nous avons lu des extraits du Tour du monde en 80 jours de Jules Verne et de Deux graines de cacao, un roman jeunesse d’Évelyne Brisou-Pellen qui, à travers le parcours d’un enfant adopté, permet d’aborder en histoire l’esclavage et le commerce triangulaire. Et ce matin je leur ai donné deux problèmes sur les miles marins, avant d’étudier plus tard en sciences les vents et la façon de les utiliser pour faire avancer un voilier.
Où vous en êtes à cet instant ?
Au-dessus du Cap-Vert, entre les Alizés et l’anticyclone des Açores !

Avez-vous un intérêt personnel pour la voile ?
Au départ pas du tout ! La première fois, en 2020, je me suis lancée sur le Vendée Globe après le Covid en pensant : « Un bon bol d’air, ça va tous nous faire du bien ! ». Les enfants ont accroché, leurs parents aussi, et depuis je participe à chaque édition. Pendant les vacances, je suis allée voir les bateaux au Havre avant leur départ et j’ai ramené des goodies pour les enfants. À l’occasion, nous participons aussi à des petits jeux autour de la course, pour gagner un poster par exemple… Une année, nous avons également participé à un rallye mathématiques avec d’autres classes partout en France. C’est ça la course à la voile virtuelle : une source d’émulation, pour mieux apprendre !
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